Un texte de Katie Charpentier, collaboratrice
On s’lâche pas, c’est l’histoire de la famille Proulx et plus particulièrement de celle de Hubert, et c’est digne d’un bon film. Un spectacle très drôle à rire du début à la fin, mais bercé par des moments touchants et sincères.
Accompagné de son fils Viktor, Hubert nous raconte sans censure les mésaventures de sa famille, mais surtout celles de son frère Steeven.
À 7 ans, il tombe dans le coma frappé par une voiture. Jeune adulte, il part vivre en Alberta pour fuir son mal-être. Adulte, il traverse des périodes sombres dans la toxicomanie et l’itinérance. Steeven, il en a vécu des choses, jusqu’à ses 32 ans où il fait un AVC et tombe à nouveau dans le coma. Par miracle, il survit, mais perd ses facultés cognitives. Aujourd’hui, il vit comme s’il était un enfant de 12 ans, rempli de vie et de joie comme il n’en a jamais eu auparavant.
La pièce, mise en scène par Anne Dorval, est portée par Hubert Proulx et son fils Viktor; un duo surprenant, drôle, touchant et vrai où une complicité rayonne. Ils savent nous raconter leur histoire avec sincérité et autodérision. Avec tous ces événements, on en vient à se demander si tout est vrai… mais comme Hubert l’a dit : « Plein de gens me disent : “Ça se peut pas que tout ça soit arrivé”, et je leur réponds que je ne raconte même pas tout. »
Au fil de la pièce, Hubert et Viktor nous font réaliser que la vie n’est pas parfaite, mais qu’ensemble, c’est plus facile ; on est plus fort. Même dans les imperfections de la vie, on peut évoluer, se soutenir et avancer ensemble. Ils nous l’ont bien prouvé par quelques petites erreurs anodines qui ont ajouté à leur charme et à leur complicité : l’un oublie son texte, l’autre échappe son micro, l’un dit la réplique de l’autre… On le voit : ils sont dans cette aventure ensemble. Même en titubant (mot mal-aimé de Hubert) dans les textes et mouvements comme le butō, ils sont unis sur scène.
Parmi les différents sujets abordés — comme les liens familiaux, le syndrome du sauveur, la transmission — il en est un qui marque particulièrement : l’amour inconditionnel du père. Souvent, on parle de celui de la mère, mais cette fois-ci, on met en lumière celui du père. Hubert transmet de belles valeurs à son fils Viktor, riant de lui-même, de sa tendance à jouer les fiers paons ou de sa maladresse de « vieux ». C’est authentique et touchant, au point de tirer quelques larmes lorsque Hubert raconte la naissance de Viktor.
Après cette première réussie, ils partent en tournée à travers le Québec. À voir absolument !
Infos pratiques
- Texte : Hubert Proulx
- Mise en scène : Anne Dorval
- Script-édition : Vincent Bolduc
- Tournée : Partout au Québec
- Billets et détails : onslachepas.ca
Crédit photo : Eve B Lavoie